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Cyberaddiction
Cyberaddiction
La dépendance au net existe. Selon trois types de modalités. Entretien avec Elisabeth Rosset, psychologue à l'hôpital Marmottan, en région parisienne. Elle reçoit depuis 2004 des patients qui présentent une addiction à Internet.

Comment constate-t-on une addiction ?
Quand l'activité devient très envahissante au point de prendre la place d'activités que l'on avait auparavant, de pouvoir empêcher de travailler, dormir, vivre normalement.

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Quelle est la typologie des personnes que vous rencontrez ?
Il y a trois principaux modes d'addiction à Internet : d'abord celui des jeux vidéos, avec une population plutôt jeune et masculine. Ensuite celui des jeux d'argent et de hasard en ligne, avec un public un peu plus âgé, mais aussi plus hétérogène, de gens qui pratiquaient déjà ces jeux avant de s'y mettre sur Internet. Des 25 - 30 ans, là aussi en majorité masculins. Enfin des accros aux sites pornographiques, qui sont surtout des hommes à partir de 30, 40 ans.

Si l'on prend le cas des jeux en ligne, Internet n'est pas plutôt un biais qu'une finalité ?
Oui et non. Oui parce que l'addiction existe en dehors d'Internet. Non parce que sans Internet, ces personnes ne seraient pas devenues aussi accros. Internet facilite les choses : c'est très accessible, c'est à la maison, ce qui participe activement à la mise en place d'une addiction.

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Quelles sont les conséquences ?
L'isolement, l'exclusion, le repli sur soi. On a moins d'échanges et en fonction des pathologies, on peut s'enfoncer dans le mensonge. Il y a des conséquences sur les rythmes biologiques : il y a plus d'activité le soir et la nuit, il y a des décalages au niveau du sommeil, de l'alimentation.

Quelle est la différence avec la télévision dans la mesure où certaines personnes peuvent également passer beaucoup de temps devant ?
On ne rencontre pas de phénomène d'addiction à la télé. Devant une télévision, même s'il arrive que l'on regarde jusqu'à point d'heure, on est passif. Ce n'est pas la même chose sur Internet où l'on est dans une interaction, qui implique la participation active du cerveau et du corps.

Le mot addiction n'est-il pas trop fort ?
Les conduites addictives existent mais c'est vrai que le mot est utilisé à tout va. Sur Internet, certaines personnes pratiquent beaucoup sans que cela soit une addiction, notion qui implique une souffrance et un processus complexe, sur plusieurs années e. Il faut faire attention de ne pas stigmatiser des pratiques qui ne sont pas addictives lorsqu'on est juste face à un adolescent en construction sur qui coller une étiquette peut avoir un effet néfaste. On a déjà connu cela avec le cannabis, diaboliser dessert plus qu'autre chose. Les parents doivent avoir une vision claire, l'addiction concerne des jeunes vraiment en difficultés psychiques, environnementale, familiale. On est aussi sur des conséquences en général moins graves que pour d'autres types d'addiction comme l'alcool.
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Comment se soigner ?
Il y a une prise en charge d'abord par l'usager lui-même, qui passe par des entretiens de type psychothérapeutique. Ensuite il peut y avoir différents types d'intervention selon les cas. Par exemple une intervention sociale s'il y a des dettes de jeu parce que généralement on ne voit pas clair là-dedans. Des interventions médicales sont également possibles.

Comment prévenir ?
C'est surtout une question d'éducation, que les parents mettent une limite aux écrans en général, qu'ils évitent d'en mettre dans la chambre. Et cela commence dès l'enfance. Mais les parents d'aujourd'hui sont dépassés parce qu'ils ne sont pas nés avec cette technologie et qu'ils n'ont pas la même familiarité, ni le même usage. Il faut un peu de temps pour que tout le monde s'approprie ces nouveautés.

Recueilli par Stéphane Paris


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