Autour de quelques créateurs, un lieu culturel d’échanges à Besançon.
Dans un passage de la rue Battant, à Besançon, Zone art offre aux passants un lieu coloré où l’on peut admirer des créations, participer à un atelier artisanal mais aussi boire un verre. Le mot devient peut-être galvaudé à force d’être utilisé, mais l’ambiance est vraiment à la convivialité. Un comptoir, quelques tables, une verrière, une arrière-cour, le lieu s’y prête. L’idée de départ de créer un collectif d’artistes et/ou artisans s'est amplifiée avec Court-circuit, autrement dit Audrey et Candice qui sont venues agrémenter le lieu de restauration (bio) tous les midis et soirs du jeudi au dimanche. Au gré des heures, le resto se transforme en salon de thé ou bar à tapas. Des musiciens, des comédiens viennent parfois en rajouter dans l’atmosphère chaleureuse.
Zone art se définit comme « un collectif alternatif d'artistes et de créateurs. Chaque membre partage la même éthique, s'investit, apporte ses idées, ses talents et son énergie au service de la promotion de la création ». Il s’est constitué autour de Pauline Louvet, Viviane Millerand, Charlotte Alibert ou Nathalie Binet. Des couturières et créatrices. « Mais on ne se fait pas de concurrence, au contraire on s’entraide précise Viviane Millerand. Quand on est beaucoup, on a plus de choses à proposer ». Le collectif comprend également potier, bijoutier, fabricant de meubles en carton, créateur de jardins, sculpteur, peintre, photographe, illustrateur, graphistes, entre autres. « Tout le monde est bénévole, chacun donne en fonction de son temps et participe au loyer. Les adhérents peuvent exposer, vendre à la boutique, proposer des ateliers au public. Mais on est ric-rac. On ne peut pas salarier quelqu’un, on tourne avec des « combines » pour minimiser les coûts. Par exemple on a des vitabris que l’on prête en échange d’autre chose. On fait des trocs, on a des dons ou des aides comme celle de la Ville de Besançon pour le loyer ».
Zone art a trouvé à s’installer au 37 rue Battant en mars dernier, mais existe en réalité depuis 2009. « On début, nous n’étions présents que sur les marchés. On avait dès le départ l’idée de s’installer dans un lieu, mais ce n’était pas faisable, on n’avait pas d’argent pour démarrer. L’expérience et le soutien de la Ville nous ont permis de franchir le cap ». Le collectif a trouvé son lieu lors du dernier marché de Noël, lorsqu’il s’est installé dans la cour du Champagney. « C’était notre 3e marché et il a bien fonctionné. On a remarqué une lassitude du public vis-à-vis des stands habituels qui proposent de moins en moins d’artisanat. Il y a une attente de voir des pièces uniques fabriquées sur place. On était une quarantaine à exposer, avec des prix attractifs. » Le collectif va rééditer l’expérience, cette année, 3 semaines avant Noël. Surtout qu’il perçoit plus généralement que ses propositions trouvent un public. Charlotte Alibert : « C’est dans l’air du temps. Les réflexions autour de l’alternatif, du bio, se diffusent. Il y a une recherche d’authenticité, de lieux où on discute. On se rend compte aussi que beaucoup de gens font des choses chez eux, ont un hobby créatif ». Zone art, lieu d’échange, est prêt à les accueillir.